Révoltées de Carole Trébor

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Auteur : Carole Trébor

Edition : Rageot

Nombre de pages : 256

Prix : 13,90€

Genre : Jeunesse, Drame

Pour vous le procurer, c’est pas ici.

 

Résumé : 

Octobre 1917, Moscou.
La révolte gronde. Dans un monde en guerre, les Russes réclament la paix et contestent le pouvoir en place.
Tandis que Tatiana rejoint un groupe de jeunes artistes qui rêvent de balayer l’ordre établi, sa sœur Lena prend les armes avec les révolutionnaires.
Bientôt Piotr, leur ami d’enfance, s’engage à son tour.
Se battront-ils du même côté des barricades  ?

 

Mon avis : 

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Rageot pour l’envoi de ce roman !

Ce livre a été une grande découverte, moi qui ne connaissais pas grand-chose à la Révolution russe, j’ai pu en savoir un peu plus ! C’est vrai que, que ce soit au collège ou au lycée, on nous présente la guerre de notre point de vue à nous, les français. Mais jamais on ne nous a présenté la guerre du côté allemand ou du côté russe, ou de n’importe quel autre pays qui a aussi connu les horreurs de la guerre. Donc en me plongeant, pendant ces quelques pages, au cœur même de la Révolution, j’ai vraiment cru y être ! Et croyez-moi, ça n’avait vraiment pas l’air très drôle !

Dans cette histoire, on suit l’histoire de Tatiana et de sa sœur jumelle, Léna. Tatiana est une grande romantique, elle adore les poèmes, le théâtre, la musique. Son talent réside dans sa voix, elle chante comme personne. Léna est tout à son opposé, c’est une révolutionnaire, une battante, une tête de mule. Quand la révolution éclate, Léna se rallie aux bolchevicks alias les ennemis de la révolution (les communistes). Ils se battent contre le gouvernement provisoire, pour une égalité totale entre les hommes et les femmes, pour que tous mange à leur faim, pour travailler, pour vivre dans une société plus juste. En gros ils veulent créer leur propre paradis. Mais pour ce faire, pour réussir à faire tomber le gouvernement, il va falloir utiliser la force et dans toutes batailles, il y a des victimes, des dommages collatéraux. Tatiana est engagée comme femme de ménage dans le théâtre de Moscou. Au moment où les premiers coups de feu retentissent, certains prennent la fuite pour partir se réfugier dans les campagnes, en espérant être à l’abris. C’est le cas de la chanteuse principale d’un spectacle qui reprend en chanson les poèmes révolutionnaires de Vladimir Maïakovski qui joue dans le théâtre où Tatiana travaille. Grâce à sa voix extraordinaire elle est immédiatement engagée. Tatiana, à son niveau fait aussi la révolution mais avec sa voix.

 

Il n’y a pas grand chose à dire de plus sur cette histoire. L’auteur nous retrace l’horreur, les barricades, les canons et les coups de fusils, les cadavres, la mort omniprésente, mais également la clandestinité du parti bolchevick, les arrestations, les fusillades et la misère dans laquelle tous vivent. Pas très joyeux tout ça … Mais parfois c’est bien de se rappeler que l’histoire est vraie, que tout a vraiment existé. Que Tatiana existe vraiment et quelle est devenue une star de l’opéra russe, que Léna a passé plus de 15 ans de sa vie au goulag, que parfois l’homme est le seul ennemi de l’homme. Que l’homme est capable de chasser et de tuer son propre frère pour le pouvoir ou l’argent. Que dans toute l’histoire, les sentiments ne comptent pas.

Ce livre est une bonne claque parce qu’il nous sort de notre zone de confort, il nous pousse dans nos retranchements et nous force à regarder la vérité, aussi dure et crue soit-elle, bien en face.

Le style de Carole Trébor est dur, l’auteur ne nous fait clairement pas de cadeaux, ne nous épargne pas, ses mots sont durs, ses paroles bouleversantes. Uniquement pour la simple et bonne raison, qu’au fond, chacun sait que ses paroles sont juste le reflet d’une réalité un peu trop douloureuse à se remémorer.

Je vous conseille donc ce beau roman malgré le lourd message qu’il véhicule. Une histoire courte mais très touchante de deux âmes perdues au plein cœur de la Révolution russe, cherchant juste quelqu’un pour écouter leurs voix.

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